La restauration de ma fraiseuse WGM continue !
Dans la première partie de ma restauration de fraiseuse WGM (ICI) j’ai concentré toute mon attention sur la découverte du grattage manuel des glissières. Je vous ai exposé les étapes que j’ai choisies pour parvenir à récupérer la géométrie de la table de la fraiseuse. Le résultat m’a plus que bluffé et j’ai pu ramener la précision des glissières dans le 1/100ème de mm.
Voici de quoi me motiver pour poursuivre l’aventure.
Dans cette seconde partie je vais donc pousser le démontage plus loin afin d’avoir accès à TOUTES les glissières de la fraiseuse.
JOUR 13
Poursuite du démontage : Tête, bélier, boite puis enfin la console. Pour pouvoir poursuivre le grattage du transversal, il va falloir utiliser la glissière de la console… Au même titre que pour le grattage de la glissière de la table, il faut utiliser la glissière venant en face comme référence à un moment précis. C’est pourquoi nous devons démonter la console avant d’entreprendre le grattage de la glissière basse du transversal.
Nous allons commencer par dégager tout ce qui gène sur la colonne du Z. En effet, il nous faudra démonter la colonne de l’axe Z pour dégager la console… Soit par le haut soit par le bas…. Commençons donc par le bélier et la tête :
Le puzzle s’agrandit gentiment :
Comment vidanger en un clin d’oeil cette boite de vitesse ?????
Rien de plus simple avec mon outillage maison !!
JOUR 14
Le démontage continue : Boite de vitesse, console et colonne.
Restaurer une fraiseuse ne s’arrête pas à refaire une peinture rapidement sur une couche de crasse. Pour moi la première chose à faire est de s’assurer de la bonne géométrie de la machine, du bon état des éléments entrant dans la chaine d’effort : transmission, glissières, table, tête etc.
Je poursuis donc le démontage pour pouvoir travailler chaque pièce séparément et tout remettre en état.
Après le démontage de la table de ma fraiseuse, ainsi que le chariot transversal, je dois travailler sur la console et la colonne. Ce sont les 2 dernières pièces présentant des glissières.
Pour sortir la console je n’ai pas le choix, je dois la faire soulisser par le haut et la sortir par le haut de la colonne. Le hic c’est que ma fraiseuse possède une boite de vitesse justement située au sommet de la colonne. Il faut donc :
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- Retirer la boite de vitesse
- Extraire la console en la faisant coulisser vers le haut.
- Déposer la colonne.
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Bien sûr tous ces éléments sont bien collés les uns aux autres par le poids des années. J’ai d’ailleurs eu beau essayer de tirer dessus à la main (après avoir retiré les vis de fixation bien sur..) mais rien ne bouge. Ca parait soudé ! 🤕
Qu’à celà ne tienne : Je poursuivrai la renovation de ma fraiseuse coûte que coûte !!
Pour avancer face à cette situation, ma grue d’atelier sera ma meilleure alliée. Et tout prend une tournure différente : les pièces se déboitent avec une aisance déconcertante.
Dépose de la boite de vitesse
Rien de plus simple avec la grue d’atelier ! 😍
Il faut tout de même y aller avec précaution car la boite de vitesse est « piétée » sur la colonne à l’aide de 2 goupilles de 8mm. L’extraction de la boite de vitesse doit donc se pratiquer progressivement en tirant bien à la verticale.
Dépose de la console
La boite de vitesse étant déposée, je peux enfin retirer la console de la fraiseuse. La console est la partie qui se fixe sur la colonne et qui reçoit ensuite le transversal et la table. Je dépose donc la console en la coulissant vers le haut. Il ne restera ensuite sur le bâti que la colonne et la vis de commande de l’axe Z. Les glissières paraissent assez saines, malgré quelques profondes rayures laissées par des copeaux intrusifs…
Sur ces 3 photos, nous voyons l’état des glissières de l’axe vertical Z (la colonne et la console). Il y a encore les traces du grattage d’origine, ce qui est bon signe. La restauration de cette partie de la fraiseuse s’annonce donc plutôt bien, je suis content !
Une fois que la console est déposée, il ne reste sur la fraiseuse que la colonne et la vis de l’axe Z.
Dépose de la colonne Z
Pour déposer la colonne je fais de nouveau appel à ma grue d’atelier. Toujours la même facilité avec ce merveilleux jouet ! La colonne n’est pas piétée sur le bâti, sa dépose est donc plus simple que celle de la boite de vitesse car elle ne requiert aucune précaution particulière.
OH !! Mais que vois-je sous la colonne, dans le petit logement carré à coté des flèches oranges ?
Un bon kilo de copeaux bien rouillés et huileux… Exactement le genre de chose que je ne veux pas voir sur mes machines !! 😝
Je les mets dans un sac, direction la poubelle. Je ne veux plus voir ca !
Et voilà pour aujourd’hui, juste quelques heures de travail auront permis de déposer ces lourd éléments. Ils seront maintenant facilement manipulables. Chouette, je vais enfin pouvoir reprendre la rénovation de ma fraiseuse !
JOUR 15
Premier essai de décapage peinture
Aujourd’hui fut le théatre d’un nouvel essai. La rénovation de ma fraiseuse passera par une peinture neuve. Aussi, je constate que cette fraiseuse a déjà été repeinte 2 fois… Enfin, repeinte est un grand mot : Je dirais plutôt qu’elle a été barbouillée 2 fois ! Il y a 2 couches de peinture verte. Ces couches sont posées par dessus les rayures de l’ancienne peinture, sans aucun lissage. Les courroies et autres vis ont eu droit à leur petite vaporisation verte aussi.
Du plus bel effet ! 🤢
Je ne supporterais pas de conserver une telle robe de mauvais goût. Place donc au décapage.
J’ai fabriqué un grattoir avec 2 embouts interchangeables. L’un d’eux est prévu pour accueillir n’importe quel type de plaquette carbure. Et il se monte soit sur un manche long, ou un manche ultra-court qui tient dans la main. Ce grattoir sera parfait pour faire sauter l’épaisse couche de peinture.
Voici à quoi cela ressemble : en mode long, puis en mode court. (Au passage, je suis content de constater que le nettoyage de la glissière du Z a mis en évidence le grattage d’origine en super état !! 🤩)
Ce type de plaquette a une coupe positive, ce qui donne un résultat radical, efficace et agressif. Il faut faire attention à ne pas attaquer le support. La plaquette entre dans la fonte facilement. Je pratique donc avec prudence. Pour la finition, je m’aide de mes autres grattoirs du commerce.
Après les premières séances de décapage de peinture, j’ai souhaité passer à la vitesse supérieure : j’ai essayé plusieurs techniques différentes. Pour en savoir plus, voici les liens vers les articles détaillés :
Ma technique de prédilection est tout de même restée celle du grattoir, notamment avec la dernière évolution de mon grattoir polyvalent DIY : une poignée rotative. Cette dernière me permet de ne pas imprimer de rotation parasite au moment du grattage, ce qui évite les grosses rayures car la plaquette carbure travaille toujours à plat.
Les plans de réalisation de ce grattoir polyvalent sont téléchargeables dans la boutique en cliquant sur le bouton ci-dessous :
Résultat du décapage de la peinture au grattoir
Pour faire simple, je dirais que je suis ultra satisfait de l’efficacité de cette technique ! En une heure, voici la colonne totalement décapée. Quelques erreurs de manipulation et de mise au point m’ont causé des traces minimes sur la fonte. Rien de méchant, car cela n’a pas creusé la matière.
Voici la colonne après le test de décapage peinture au grattoir carbure :
JOUR 16
Démontage des caches en aluminium
Tous les couvercles servant à fermer les ouvertures dans la colonne (visibles ci-dessus) sont en aluminium. Je ne décaperai pas la peinture à l’aide des grattoirs car l’aluminium est tendre. En effet, je risquerais trop de planter la plaquettes dans la matière et ainsi abimer mes pièces. Je privilégierai donc l’utilisation de décapant chimique.
Je n’en ai pas parlé plus tôt, mais le gros de la machine est décapé au grattoir car l’épaisseur de peinture présente sur la machine (presque 1mm par endroit !) rend l’efficacité du décapant chimique presque nulle. Il faut en effet passer plus de 5 couches de décapant avant d’observer le moindre effet sur la peinture.
Cependant, la fragilité des pièces aluminium m’impose de passer par cette solution, pour éviter toute dégradation mécanique.
Sur cette fraiseuse WGM j’ai 3 plaques en aluminium qui servent de couvercle, et un cadre à l’arrière de la fraiseuse qui sert de cache courroie et de support au pupitre de commande. Ce dernier cadre (ou cache) a été cassé par l’ancien propriétaire et réparé (ou plutôt saccagé) à la sauvage. Je vais devoir le décaper et tenter de le réparer par soudure ou brasure.
Démontage du cache courroie arrière
Pour faire simple, je dirais que sur cette pièce tout est percé, taraudé, rebouché, caché sous la peinture, repercé, renforcé sauvagement, rebouché etc…
Un massacre !
Même les perçages n’ont pas été faits en tenant compte des éléments déjà présents dans le cache :
- Certains trous traversent partiellement des vis de fixation
- Certaines vis entrent dans des trous faits en biais.
- D’autres vis se logent dans un taraudage pratiqué à moitié dans la matière et à moitié dansq le vide.
- Le cadre est cassé en 3 morceaux.
- Les 3 morceaux tiennent ensemble grace à un fer plat boulonné grossièrement au dos de la pièce.
C’est à vomir !
J’ai tout désassemblé, maintenant il va falloir bien décaper les morceaux pour tenter la soudure.
Face à ce carnage, je me trouve contraint de réparer la pièce. 2 choix s’offrent à moi : la brasure ou la soudure. Pourquoi pas présenter les 2 solutions et ainsi comparer les résultats ? 😊
JOUR 17
Décollage des étiquettes en aluminium de la boite de vitesse
Pour pouvoir poursuivre le décapage de la peinture sur la boite de vitesses, je dois procéder au décollage des plaquettes en aluminium. Pour cela, j’utilise ma technique originale qui me permet de DECOLLER LES ETIQUETTES EN ALUMINIUM sans les détériorer. Cela me prend quelques minutes pour un résultat impeccable ! Voici les étiquettes à décoller :
Et voici le résultat quelques minutes plus tard :
Retrouvez la technique complète ici :
Décollers des étiquettes en aluminium rigides.
La suite alors ? Et bien elle se situe dans la partie 3 de ma restauration…Cliquez sur le bouton PARTIE 3 ci-dessous !
J’y parlerai de la reprise du grattage mécanique. On repart sur la géométrie machine en grattant le bâti (l’axe Z, vertical).
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